Afghanistan

Statut: politique ou processus abandonné(e)

En Afghanistan, un décret pour la protection des défenseur·e·s des droits humains (DDH ou défenseur·e·s) a été introduit en 2020. En raison de la prise de pouvoir par les Talibans en août 2021, le décret est désormais rendu inefficace. Depuis cette prise de pouvoir, la situation des défenseur·e·s se détériore rapidement.

Fin 2020, le président de la République islamique d’Afghanistan a promulgué un décret visant à protéger les défenseur·e·s des droits humains, créant une « Commission conjointe pour la protection des défenseur·e·s des droits humains » sous la présidence du professeur Sarwar Danish, le deuxième vice-président. Le décret jette les bases de la protection des défenseur·e·s des droits humains, mais il n’explique pas comment ses dispositions doivent être mises en œuvre par les responsables gouvernementaux. Plus important encore, après le départ des forces américaines d’Afghanistan en 2021, les talibans ont suspendu l’ordre constitutionnel préexistant du pays. La Commission indépendante des droits humains en Afghanistan (AIHRC) a été dissoute et son personnel reste menacé dans le pays. Les organisations de la société civile appellent à la protection urgente des défenseur·e·s en Afghanistan (FIDH, Amnesty International).

L’Afghanistan est surveillé par la Rapporteuse spéciale des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme. Cependant, les Talibans n’étant pas un gouvernement officiellement reconnu, il est difficile d’organiser des discussions ou des négociations officielles. Le rapporteur spécial des Nations unies a publié une déclaration appelant à une réponse coordonnée de la communauté internationale. La déclaration souligne le climat de peur imposé aux défenseur·e·s des droits humains par les Talibans et met en avant des témoignages illustratifs de l’oppression dans le pays.

L’Afghanistan est obligé de rédiger un rapport national à travers l’Examen périodique universel, dont le dernier a été soumis en 2018. Dans son rapport, le gouvernement afghan souligne sa volonté d’améliorer la protection des défenseur·e·s et accueille favorablement les demandes de la Rapporteuse spéciale sur les défenseurs des droits de l’homme. Dans une note verbale de 2017, le gouvernement afghan se déclare engagé à « établir un système adéquat de partage de l’information sur les menaces contre les médias, les organisations de la société civile, les journalistes et les défenseur·e·s des droits humains au niveau provincial » et a demandé une visite officielle de la Rapporteuse spéciale des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme. L’Afghanistan a honoré cet engagement par le biais du décret susmentionné et d’une commission conjointe pour la protection des défenseur·e·s des droits humains, mais ces efforts ont été complètement abandonnés en 2021.

L’Afghanistan est classé comme « réprimé » par l’Observatoire CIVICUS 2022, ce qui signifie que l’espace civique est « considérablement restreint« . L’indice Freedom House ne dispose pas de données sur l’Afghanistan. Les préoccupations portent sur l’oppression et la violence des autorités actuelles, ainsi que sur les restrictions croissantes des droits des femmes et des filles dans le pays.

Mis à jour le 20/01/2023

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