Partout dans le monde, la reconnaissance juridique du genre reste une préoccupation majeure pour les défenseurs des droits des personnes trans. C’est un élément crucial de l’autodétermination du genre. Elle contribue à renforcer le sentiment de « normalité » dans la vie des personnes trans. La reconnaissance juridique du genre (LGR) est aussi une question d’autonomie corporelle. Elle marque la reconnaissance légale de l’affirmation de qui l’on est vraiment. Ce processus juridique menant à l’affirmation de l’authenticité continue d’être mal vu dans de nombreux pays.
Certains pays ont imposé des législations concernant les citoyens trans, sans presque aucun processus consultatif significatif ni engagement avec les communautés trans dans toute leur diversité. Cela conduit à des lois spécifiques aux trans qui sont en fait extrêmement préjudiciables à la poursuite des droits humains, telles que les lois qui exigent impérativement une chirurgie de réassignation sexuelle (GRS) pour entreprendre un processus de reconnaissance juridique du genre (LGR). Dans de nombreux pays, les gouvernements et les législateurs restent ignorants du capacitisme et des dynamiques d’exclusion de telles lois.
Le Rapport sur la Cartographie Juridique Trans (TLMR) est une recherche unique qui documente les dispositions de LGR dans quelque 153 pays. Le rapport comprend également un focus sur la criminalisation de facto et de jure. Des institutions académiques aux instances supranationales en passant par les partenaires du secteur non lucratif, le TLMR est considéré comme une ressource inestimable sur l’état de la LGR dans le monde entier.
En développant cet ensemble d’outils basé sur le TLMR, notre objectif principal était de créer un document qui rende le TLMR accessible à une large communauté mondiale, et très particulièrement, aux défenseurs des droits des personnes trans à travers le monde. Alors que le TLMR reste un document robuste de recherche juridique, cet ensemble d’outils a été écrit et conçu par deux défenseurs des droits des personnes trans. Sa logique repose en effet sur une approche « par nous, pour nous » – guidée par un fort engagement à rendre le TLMR plus accessible et à souligner l’importance de la collecte de données pour la LGR et les objectifs plus larges de défense des droits des personnes trans. Cet ensemble d’outils discute également de la manière dont les données de recherche axées sur la communauté peuvent être utilisées pour renforcer votre plaidoyer international, notamment auprès des instances des Nations Unies. Dans l’ensemble, cet ensemble d’outils se veut être une publication utile et pertinente pour les défenseurs des droits des personnes trans dans le monde entier. Il s’inscrit dans la longue tradition de la défense des droits des personnes trans, ancrée localement, au service des meilleurs intérêts de nos communautés.”
ILGA World: Chamindra Weerawardhana, Tristán López, Shalaka Pai, Towards Trans Liberation: Advocacy for Legal Gender Recognition, (Geneva: ILGA, December 2021).