Nigeria: Les défenseur·es des droits humains sont vulnérables et ont besoin d’une loi pour être protégé·es

Les défenseur·es des droits humains (DDH) sont vulnérables et ont besoin d’une loi pour être protégé·es. Les DDH au Nigeria ont appelé l’exécutif et le législatif à travailler ensemble afin d’instituer des lois qui les protégeront dans le cadre de leur activisme en faveur des droits humains.

Au cours d’une réunion des parties prenantes organisée par le Réseau des DDH du Nigeria afin de consolider leur présence et d’assurer l’accès à la protection, les DDH ont déclaré qu’il n’existait actuellement aucune loi au Nigeria qui les protège, malgré l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les DDH en 1998.

M. Jude Ohanele, DDH et directeur exécutif de Development Dynamics, a déclaré lors de la réunion que le gouvernement avait un rôle énorme à jouer pour garantir la protection de tous·tes les DDH.

Il a déclaré que le Nigeria ne faisait pas assez pour protéger les DDH. Ohanele a déclaré que le pays a échoué au fil des ans parce que le gouvernement n’a pas fait preuve d’une grande détermination à cet égard.

« Par exemple, il n’y a pas de loi sur les DDH au Nigeria, même après l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les DDH en 1998, ce qui fait 25 ans et plus aujourd’hui, mais nous n’avons pas encore de loi sur les DDH au Nigeria », a-t-il déclaré.

Le DDH a déclaré que l’Assemblée nationale et l’exécutif devraient être en mesure de se réunir et de travailler avec la société civile pour élaborer un projet de loi sur la défense des droits humains dans le pays et le faire passer dans la législation.

« C’est la première étape que le gouvernement nigérian peut franchir pour dire qu’il s’agit de positions claires en matière de protection des droits humains, et nous passons maintenant à l’action concrète pour nous assurer que celleux qui travaillent jour et nuit à la protection des droits humains dans tout le pays, travaillent pour les objectifs du gouvernement, et qu’iels doivent recevoir tout le soutien et tous les encouragements dont iels ont besoin.

« L’appel lancé au nouveau gouvernement est de reprendre le flambeau et de travailler sur cette question, car il est très important que nous protégions les droits de notre peuple et que nous nous assurions que personne dans ce pays ne voit ses droits violés sans recours et sans réparation ; c’est inacceptable », a-t-il ajouté.

Francis Ndegwa, responsable régional et de proximité pour l’Afrique à Protection International, a décrit le réseau comme un bouclier pour les DDH, qui leur permet de poursuivre leur travail sans crainte de représailles.

« Si le travail que je fais pour vous me met dans une position où j’ai besoin d’être défendu, qui me défendra en tant que défenseur·e ? C’est la question à laquelle répond le réseau », a déclaré M. Ndegwa.

M. Ndegwa a toutefois indiqué que les institutions de défense des droits humains s’étaient considérablement améliorées en Afrique, grâce au renforcement de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.

Dorothy Amah, directrice adjointe du service juridique, qui représentait le secrétaire exécutif de la Commission nationale des droits humains (NHRC), Tony Ojukwu, a assuré que la Commission continuerait à fournir une couverture et un soutien aux DDH.

« Une partie de notre mandat général est de recevoir et d’enquêter sur les plaintes de violations des droits humains, y compris celles impliquant les DDH », a déclaré Mme Amah.

Elle a également souligné les efforts de la Commission pour renforcer ses capacités et augmenter le nombre de DDH.

Dans son allocution de bienvenue, Itoro Eze-Anaba, associée directrice de Partnership for Justice, a déclaré que les DDH sont connu·es pour parler au nom des sans-voix, pour prendre position contre la tyrannie et l’oppression, et pour leur engagement à éradiquer les violations des droits humains au Nigeria et à demander des comptes à celleux qui violent ces droits.

Elle a déclaré que le lancement du réseau représentait non seulement une idée réalisée, mais aussi une vision adoptée. « Il signifie le rassemblement d’individus et d’organisations de tous les coins de notre nation, tous animés par la conviction que chaque personne, indépendamment de ses origines et de sa situation, mérite de vivre une vie exempte de discrimination, d’oppression et d’injustice.

« Notre réseau national n’est pas seulement une organisation, c’est un mouvement, un témoignage du pouvoir de l’unité dans la diversité. C’est une promesse de défendre les principes d’égalité, d’équité et de justice pour tous·tes.

« C’est une déclaration selon laquelle, en tant que DDH, nous travaillerons sans relâche pour demander des comptes à ceux qui détiennent le pouvoir et pour protéger les personnes vulnérables et marginalisées.

C’est une déclaration selon laquelle, en tant que DDH, nous nous engageons à protéger les protecteurs des droits humains au Nigeria », a ajouté M. Eze-Anaba.