16 décembre 2013
Les 5 et 6 décembre 2013, l’Union européenne a organisé le 15e forum UE-ONG sur les droits humains à Bruxelles. L’événement a abordé le thème général de « la responsabilité » concernant deux sujets interdépendants : 1) la lutte contre l’impunité ; et 2) la responsabilité des violations des droits économiques, sociaux et culturels (DESC).
Protection International (PI) est fière d’avoir soutenu l’UE dans l’organisation de la table ronde sur les « Politiques publiques nationales et les mécanismes de protection des défenseur.e.s des droits humains (DDH) : leçons apprises en Amérique latine« . La session a accordé une attention particulière aux DDH menacés de violence physique et aux réponses des politiques publiques des États pour contrer et prévenir de telles menaces. De plus, la session a analysé les défis actuels liés à la protection des DDH qui promeuvent et défendent les DESC dans les régions éloignées.
Sous la présidence d’Enrique Eguren, le Président du Conseil de Protection International, la table ronde a réuni des intervenants du Brésil, de la Colombie et du Mexique, des représentants du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits humains, de la Commission interaméricaine des droits humains, du Commissariat aux droits humains du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne, ainsi que plus de 15 DDH d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique latine. Les participants ont partagé leurs expériences, les défis et les leçons apprises dans l’adoption, la mise en œuvre et le suivi de telles initiatives de politiques publiques dans leurs pays d’origine.
Les interventions des participants ont mis en évidence deux questions : les cadres juridiques (c’est-à-dire les lois, décrets ou réglementations) adoptés pour garantir la protection des DDH ont été établis sous la pression et en collaboration avec des organisations de défense des droits humains nationales et internationales. Deuxièmement, la protection des défenseur.e.s ne doit pas se limiter à l’adoption de mesures de sécurité physique. Celle-ci doit également inclure des actions préventives contre les agressions, des enquêtes judiciaires pour mettre fin à l’impunité des auteurs et le développement de mesures adaptées aux besoins de groupes spécifiques de DDH, tels que les femmes et les défenseur.e.s communautaires.
De plus, la table ronde a encouragé la discussion sur le rôle potentiel que l’UE et ses États membres peuvent jouer pour soutenir les organisations de la société civile (OSC) et les États de pays tiers dans leur quête d’amélioration de la protection des DDH, y compris ceux qui défendent les DESC. Les actions suivantes devraient être envisagées pour promouvoir cette initiative :
1) Les Lignes directrices de l’UE sur les défenseur.e.s des droits humains pourraient devenir un outil politique efficace entre les mains des missions de l’UE pour aider à protéger les défenseur.e.s basés dans des régions éloignées qui promeuvent et défendent les DESC
2) L’UE devrait inclure l’évaluation des politiques publiques nationales pour la protection globale des DDH dans ses dialogues sur les droits humains avec les pays tiers, là où de telles politiques existent déjà. De plus, l’UE devrait encourager leur adoption dans les pays où de tels mécanismes nationaux font défaut.
3) Les instruments politiques et financiers de l’UE devraient être mis à disposition pour soutenir les OSC qui plaident en faveur de l’adoption de politiques publiques visant à protéger ceux qui promeuvent et défendent les droits humains.