Traduction par Protection International de l’article original d’Infobae.
L’Association nationale de la presse du pays a dénoncé plus de vingt cas de violence contre des reporters et au moins six médias.
L’Association interaméricaine de la presse (SIP) a demandé mardi au gouvernement bolivien de mettre en place “un mécanisme de protection et de sécurité des journalistes” pour faire face aux “agressions” qui se sont “intensifiées” ces derniers mois dans le pays.
Le président de la SIP, Jorge Canahuati, a condamné les nombreuses attaques contre les journalistes bolivien·ne·s et a souligné que les autorités devaient également “enquêter sur les allégations et déterminer les responsables”.
“Il est temps de créer un programme de protection qui s’occupe immédiatement et garantit l’intégrité des journalistes qui exercent leur profession dans des conditions de risque et d’insécurité” dans cette nation, a déclaré M. Canahuati dans un communiqué.
Les gouvernements du Brésil, de la Colombie, de l’Équateur, du Guatemala, du Honduras, du Mexique et du Paraguay ont déjà créé des systèmes de protection des journalistes qui servent à prévenir les cas de violence, à réduire les niveaux de risque et à combattre l’impunité qui entoure les crimes contre les journalistes, ajoute la SIP, dont le siège est à Miami (Floride).
Carlos Jornet, président de la commission de la liberté de la presse et de l’information de la SIP, a déclaré que si ces systèmes ne sont pas aussi efficaces qu’ils devraient l’être, étant donné que de nombreux pays “n’ont pas les ressources économiques, humaines et techniques” pour les faire fonctionner, “ils offrent au moins une couche importante de sécurité et de prévention”.
Canahuati et Jornet ont souligné qu’en Amérique latine “il y a déjà suffisamment d’expérience accumulée de ce type de système de protection” pour servir de modèle aux autorités boliviennes.
Ils ont ajouté que la Commission interaméricaine des droits de l’homme établit que “la prévention, la protection et la justice sont les éléments de base que ces systèmes doivent avoir”.
Ces derniers mois, l’Association nationale de la presse bolivienne (ANP) a signalé plus de vingt cas de violence à l’encontre de journalistes, notamment des agressions physiques, des menaces, des enlèvements et des actes de torture.
L’ANP a également enregistré des cas d’autorités et de fonctionnaires disqualifiant publiquement la couverture médiatique d’au moins six médias : Página Siete, Los Tiempos, Correo del Sur, Grupo El Deber, Agencia de Noticias Fides (ANF) et Erbol.
La semaine dernière, des journalistes bolivien·ne·s ont organisé un sit-in dans la ville de Santa Cruz pour dénoncer l’absence de progrès dans l’enquête sur l’enlèvement et la torture de sept professionnels des médias, ainsi que les récentes attaques lors de la couverture de la grève en cours dans le pays.
Une douzaine de journalistes se sont tenu·e·s devant la cathédrale de Santa Cruz pour protester contre l’inaction de la police et de la justice afin de clarifier les événements d’octobre dernier, lorsqu’un groupe de journalistes a été détenu de force par des hommes armés et cagoulés alors qu’ils couvraient les invasions de terres dans la région, moteur économique de la Bolivie.